Abattre les murs

Publié le par Le Pingouin Surgelé

Dans mon enfance, j'avais l'habitude d'aller chez des amis jouer à l'ordinateur (oui, la geekitude commence souvent très jeune). Ainsi, régulièrement, ils avaient de nouveaux jeux à me faire découvrir sur Commodore 64 ou sur PC.

Nous avions plutôt l'habitude de jouer à des jeux d'action, de plate-formes ou de course, mais un jour ils avaient reçu un titre d'un autre genre. Il s'agissait d'un jeu d'action / stratégie / réflexion appelé Rampart.

Ce jeu permettait déjà plusieurs choses que peu de jeu autorisaient à l'époque :
- Jouer en solo
- Jouer en 1 vs 1
- Jouer en 1 vs 1 vs 1 (option très intéressante pour nous qui étions 3)


 
Le menu d'accueil du jeu.


Dans le jeu solo, vous incarnez un seigneur doit détruire une flotte de navires ennemis afin de les empêcher de détruire la muraille de son château ou ses canons.

Une session de jeu solo était découpée en plusieurs phases. Tout d'abord, le choix de la "mission" (en sélectionnant une région sur une carte)


Une jolie crique exposée plein sud : parfait pour un petit pied-à-terre au bord de l'eau.


Une fois la "map" choisie, vous sélectionnez un château parmi les 4 ou 5 disponibles. Une muraille carrée est automatiquement érigée autour et il reste à placer des canons à l'intérieur (faut pas traîner car il y a un compte à rebours).



Et voilà un chôli mur bien carré.


Une fois ces préparatifs effectués, le jeu change d'aspect et affiche des graphismes un peu plus travaillés. A ce moment là commence une nouvelle phase qui dure une quinzaine de secondes pendant laquelle vous dirigez un curseur à l'aide des flèches de direction et martyrisez la barre espace pour couler les bâteaux ennemis, qui par ailleurs se déplacent. Les mouvements des bâteaux demandent donc un petit peu d'anticipation afin de les toucher car les canons tirent en cloche et il y a une grosse seconde entre le moment où l'on tire et le moment où le boulet arrive. Un laps de temps largement suffisant pour mettre quelques boulets dans l'eau. Pendant ce temps, les ennemis font des trous dans votre belle muraille ou détruisent vos canons.



L'écran du jeu lors d'un assaut ennemi pendant que l'on essaie d'abattre ses navires.


Après avoir subi cette attaque, il faut reconstruire. Vous entrez ici dans une phase de reconstruction "simili-tétris" où il faut placer des blocs de formes aléatoires pour clore la muraille (sinon vous perdez une vie). Cela donne souvent des murailles aux formes incongrues car la reconstruction se fait toujours dans l'urgence. Ensuite, en fonction du nombre de châteaux entourés, vous gagnez plus ou moins de canons à ajouter dans l'enceinte du château (mais vous ne pouvez pas remplacer les canons détruits qui du coup consomment un espace précieux). La clé est donc d'entourer au moins un château pour survivre, puis de s'étendre en en entourant de nouveaux.


 
Après quelques tours de jeu, voilà déjà une muraille bien moins régulière...


Quand vous perdez une fois, vous pouvez recommencer le niveau avec des canons plus performants (qui tirent avec une trajectoire plus directe) qui permettent donc de toucher plus rapidement une cible ainsi que d'augmenter la cadence des tirs. Il y a 3 niveaux de canons dans le jeu au total (le niveau de départ et un niveau pour chacune des 2 vies supplémentaires).

Mais le point fort de ce jeu tient surtout à son mode multijoueurs. En effet, à 2 ou à 3, il n'est plus question de navires à abattre mais d'un duel château contre château.


 
Ici, le joueur rouge maltraite le joueur bleu qui, un peu distrait, a oublié de placer ses canons.

 
Pendant que le joueur bleu continue de dormir, le joueur rouge agrandit son royaume.


Quand un joueur perd ses trois vies, il est cordialement invité à être légèrement raccourci.  Une scène évocatrice, plutôt amusante et assez bien réalisée en tenant compte de l'époque.


Vae Victis. Le joueur rouge va revoir sa stratégie à tête reposée.



 

VERDICT :

GRAPHISMES : 7/10
IIIIIIIIII
Un vieux jeu qui n'a pas des graphismes flamboyants mais qui suffisent amplement à alimenter son concept. Tout est instantanément très lisible sur l'écran.

BANDE SON : 7/10

IIIIIIIIII
La bande son a un peu vieilli et sonne un peu comme les vieux fichiers midi que l'on a pu connaître aux balbutiements de la musique sur PC. Cela dit, elle reste bien dans le ton du jeu. Les bruitages quant à eux sont plutôt réussis.

GAMEPLAY : 9/10

IIIIIIIIII
Le jeu est vraiment facile à prendre en main. L'alternance de la phase de tir et de la phase de construction est vraiment un concept innovant lors de la sortie du jeu.

HISTOIRE : 6/10
IIIIIIIIII
Il n'y a pas à proprement parler d'histoire mais plutôt un contexte qui supporte le gameplay. Ce contexte est bien suffisant pour que le joueur se sente au coeur d'un univers médiéval.

DUREE DE VIE : 9/10
IIIIIIIIII
Voilà un des autres points forts du jeu. En solo, le jeu est juste fun. En multi, et surtout à 3 joueurs (car il devient souvent du 2 vs 1), il est excellent. Combien de fois ai-je constaté que 2 joueurs ayant perdu des vies se liguaient temporairement contre celui qui n'en avait encore perdu aucune pour rétablir l'équilibre, ou se trahissaient à la dernière seconde.

NOTE GLOBALE : 8/10
IIIIIIIIII

Rampart est véritablement un très bon jeu. Grâce à l'alternance du gameplay et via une réalisation aussi sobre qu'efficace, il garantit de nombreuses heures de jeu à tous ceux qui s'y essaieront. Le mode solo constitue une bonne approche pour le prendre en main mais pourra s'avérer lassant à la longue. En revanche, les parties en multijoueurs sauront rester des valeurs sures pour les après-midis entre amis. 

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G
[ L'écran du jeu lors d'un assaut ennemi pendant que l'on essaie d'abattre ses navires.]<br /> <br /> - this image looks like a ig weird nose :P
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